Les drames de l’amour et du mariage !
Par ailleurs, les « drames de l’amour
d’autrui » et les « drames de l’amour-propre » sont à la fois
passionnants et terribles. Ils sont beaucoup plus nombreux et ont de plus
grandes conséquences. Ils se prêtent moins à la mise en scène, parce qu’ils se
manifestent plus lentement. De plus, ils ne sont pas tangibles autrement dit,
quel que soit sa nature, l’amour ne se tient pas dans la main ; il
s’exprime en nous.
Bien qu’il n’y ait rien de plus simple et
de plus ordinaire que le mariage, il n’est guère de chose plus mystérieuse
quant aux suites. Les parents, les intéressés eux-mêmes ignorent la solution du
problème qu’ils formulent : seraient-ils heureux ensemble jusqu’à la
fin ? Nul n’en saurait dégager l’inconnu. On est amené à se demander s’ils
se connaissaient parfaitement la veille de leur mariage, s’ils ont été liés
depuis l’enfance, s’ils ont été du même sang. Aussi, comme chez certains
peuples de l’Antiquité, des frères et des sœurs. Fiancés un jour, ils ne peuvent
pas prévoir ce que seront les époux du lendemain.
Il est fort évident que chaque fois que
cette sorte de société se forme et que l’union se consomme, c’est une
combinaison chimique toujours nouvelle, dont les réactions s’opèrent sans lois
définies. Cependant, pour que ces deux éléments distincts se forment
en « une seule chair », les esprits doivent se plaire et les
caractères doivent s’accorder. Les corps doivent aussi s’aimer, car le lien
physique (entendez par là le fait de faire l’amour) conserve beaucoup de
ménages qui ont mille raisons de se dissoudre. L’absence du lien physique
dissocie beaucoup d’autres couples qui semblaient appelés à fusionner.
Pour s’aimer, faudrait-il avoir les mêmes goûts
et les caractères différents ?
Pourtant, qui saurait clarifier pourquoi
quelques épidermes qui s’attirent ou s’éloignent se séduisent ? On se
demanderait aussi quelle est l’origine de la sympathie ou l’antipathie des
cœurs et des esprits. Parce qu’on y trouve des qualités qui s’acceptent parce
qu’elles sont identiques.
Fort de ce constat, on se dira que, dans
notre personnalité, il y a des sections où l’on s’accorde avec autrui parce
qu’on a des similitudes communes, les mêmes goûts. Et d’autres sections de
notre personnalité (tel celui du caractère) où nous aimons trouver la
« réplique », l’inverse de ce que nous possédons nous-mêmes. Les
timides s’entendent avec les audacieux, les bouillants avec les calmes. D’où,
pourrait-on conclure que pour se plaire, faudrait-il avoir des goûts semblables
et des caractères différents ? Mais, c’est encore point vrai, puisque les
gais ne vont pas avec les tristes.
Deux personnes ayant beaucoup de qualités
l’une et l’autre paraissent appelées à faire un bon ménage. Mais, elles sont
séparées par peu de chose et cela masque à leurs yeux réciproques toutes leurs
vertus.
Quelle est donc cette différence de peu
entre les conjoints ? Et bien, il s’agit de l’« habileté ». Ce
que l’on appelle « habileté » est une sorte de ruse ou de
sournoiserie pratique redemandée pour un mariage heureux. Selon un proverbe
ancien : « Fin contre fin ne vaut rien pour doublure. »
Deux joueurs de même force ne se cèdent pas volontiers et il faut que, même
dans cette communauté (mariage) de deux, il y en ait un qui commande. Que ce
soit le mari ou la femme, cela importe peu au bonheur mutuel.
Merci
d’avoir accordé votre temps à la lecture de cet article. Vous a-t-il plus ?
Quel
est votre avis ou point de vue concernant le sujet abordé ?
S'il
vous plaît, veuillez laisser vos différents commentaires ci-dessous.
Enregistrer un commentaire